Nostalgique de la foire de Bâle



On savait la foire de Bâle sur le déclin. Des prix indécents des chambres d'hôtel peu reluisantes aux tarifs exorbitants des stands pour les exposants. Pour nous, venant du sud de la France, atteindre la destination était souvent le parcours du combattant - mais c'était aussi l'occasion de faire un peu de tourisme: Eguisheim, Strasbourg ou encore de découvrir des coins perdus en Allemagne. En 2020, la crise du Covid a précipité la fin de ce rendez-vous annuel. 

Ce week-end, en mangeant les premières asperges de la saison, j'ai trouvé qu'elles étaient bien fades. Elles ont fait resurgir des souvenirs et je me suis trouvée bien nostalgique en me remémorant la Foire de Bâle. Bâle, c'était la présentation des nouveautés horlogères et joaillières à la planète entière. C'étaient des pièces d'exception tant en terme d'innovation que de savoir-faire; des pièces souvent uniques qu'on ne voit peut-être qu'une seule fois dans sa vie. C'étaient des Chinois, des Américains, des Mexicains, des Italiens, etc, tous habillés sur leurs trente-et-un. Pour mon "premier Bâle", je crois que je regardais avec des yeux écarquillés autant les montres que les looks qu'on pouvait croiser. Bâle, c'était pouvoir croiser Bernard Arnault, écouter une allocation de Jean-Claude Biver, aller à un concert privé de Depeche Mode (bon ça ok, je n'étais pas invitée mais bon je savais que ça existait). Bâle, c'était pouvoir côtoyer un directeur international de marque, échanger avec le directeur artistique d'une Maison. On touchait du doigt ce monde horloger et joaillier qui nous fait rêver. 

Et puis, il y avait tous les a-côtés. J'adorais aller chez Hermès et Chanel parce que je savais que j'aurais mes goodies préférés. Et puis en fin de journée, il y avait comme un rituel. On se débrouillait de planifier le dernier rendez-vous de la journée chez TAG Heuer pour commencer l'apéro à leur bar. Ensuite, on buvait une bière à la sortie, sur la grande esplanade, en musique. Les noeuds de cravates se relâchaient et on retrouvait nos mêmes interlocuteurs qu'en rendez-vous d'achats mais la pression en moins. Après une petite beauté, on se retrouvait pour dîner au Kunsthalle et on prenait toujours en entrée les fameuses asperges de saison (et pour finir on salivait sur le chariot des desserts). On filait ensuite au bar mitoyen (dont le nom m'échappe) pour boire un Spritz, un Mojito ou un gin. On s'arrêtait rarement là. Il y a quelques années, on finissait au Bar Rouge et ces derniers temps, le bar des Trois Rois était le nouveau QG. Sans oublier les fameuses soirées Breitling qui loin des dîners protocolaires, nous ont bien fait danser et nous amuser. Les lendemains matins, un peu cernés mais toujours frais, on recommençait et on enchaînait les rendez-vous. Un rythme effréné. On rentrait chez nous fatigués, les portefeuilles de commandes bien remplis et les porte-monnaies vidés, mais on avait adoré :-)


 

Aujourd'hui, tristement, des rendez-vous Zoom ont remplacé cet évènement. Watches&Wonders, le successeur du SIHH, se tiendra courant avril, mais contexte oblige, dans une version digitale. Comme à Genève ou à Bâle, les agendas se remplissent mais qui aura envie d'un rendez-vous en visio un dimanche après-midi...? Il est bien loin le faste de Bâle, cette parenthèse qui nous animait et qui nous rechargeait pour une nouvelle année!

Commentaires

Fred Bondoux a dit…
C est le Campari !
Capucine a dit…
C'est ça : le Campari!
Merci Fred Bondoux!

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